Usine de concassage de Prat Ar Hastel

La construction des ouvrages du Mur de l’Atlantique a nécessité de nombreuses infrastructures d’intendance et de production de matériaux indispensable pour mener à bien ces projets. Dans la baie d’Audierne, on retrouve une usine exploitées par les nazis, réutilisant des infrastructures françaises d’avant guerre. Elle se situe tout près de la position Qu36 Treguennec qui la protège.

Description du site

L’usine est prévue pour concasser les galets de l’estran et de la plage. L’Ero vili est un cordon de galets de 10 km de long situé entre La Torche et Penhors et offre une ressource très abondante.

Le site comprend des bâtiments prévu pour l’exploitation et des ouvrages assurant la surveillance directe du site, face à la mer on retrouve un mur impressionnant assurant la stabilité des quais de déchargement. Le quai large de 8m et long de 200m est monumental. Il s’adapte surtout à l’épaisseur de l’Ero Vili lui même épais de 8m.

L’exploitation s’effectue côté mer à l’aide de bulldozers qui poussent les galets jusqu’à une pelle mécanique qui remplit des wagonnets. Sur une ligne à largeur réduite Decauville, ils sont acheminés sur le site de concassage avec une petite locomotive. Les galets y sont triés à l’aide d’une trémie sur le quais puis basculés, les plus gros sont envoyés au concassage, les autres conservés.

Les matériaux sont ensuite acheminés par une voie normale qui sera construite sur 9,4km pour relier l’usine à la voie vers Pont-L’Abbé.

La protection rapprochée du site est assurée par des niches à mitrailleuses MG42 et des tobrouks.

Histoire

Fin 1941, l’organisation Todt installe un chantier permettant d’exploiter cette ressource en galets en y amenant une voie ferrée reliant l’usine à Pont l’Abbé. En 1942, ce sont entre 350 et 400 ouvriers qui y travaillent quotidiennement.

Le 4 août 1944, les Allemands abandonnent le site après avoir exploité près d’un million de tonnes de matériaux doit environ 400.000 m2 directement prélevés dans l’Ero vili. Cette bande réduite à près de moitié à certains endroit est fragilisée à la sortie de la guerre. Il continuera à être exploité jusqu’à sa rupture en février 1966, conduisant à l’envahissement des terre cultivées par la mer. Depuis 1968, l’exploitation de toute sorte, y compris le prélèvement individuel, est interdite mais les stigmates sont irréversibles.

Le site aujourd’hui

Apprécié des promeneurs, le site est resté sauvage et présente encore aujourd’hui des vestiges intéressants et à l’écart de l’urbanisation.

Bibliographie

• L’usine sur Archeodyssée : https://www.archeodyssee.fr/Nos-sites-coups-de-coeur/lusine-nazie-de-prat-ar-hastel
• L’usine sur le site du Pays Bigouden : https://www.destination-paysbigouden.com/a-voir-a-faire/visites-patrimoine/concasseur-a-galets-3007387
• Archives départementales du finistère : https://archives.finistere.fr/guide-dorientation-et-de-recherche-sur-les-archives-economiques-et-des-entreprises/archives-41